Dans la termitière (dans les galeries)
l’individu mou est le soldat
l’aptère l’ouvrier
qui participe à la grande entreprise
sans question – et sans retour.
Dans le creux (le bureau des crédits) l’halogène secoue la larve
elle ronge le béton - prépare l’effondrement.
De la mastication nous percevons
subtile, une polyphonie
qui annonce la révolte.
Soumis·e·x·s au contrôle
menacé·e·x·s de la pointe de métal blanc
nous vendons aux vendu·e·x·s la chair sacrifiée qui prendra les armes à son tour.
La lame, dans la main qui reçoit
fera de la ferraille une montagne d’or
Des fonds de poche nous forgerons les faucilles qui materont les mauvaises herbes
au goût acide
sous les pieds de vilaines faucheuses.
Et, lorsque la mort pointera à notre place
nous l’accueillerons par un sourire un bonjour
nous enfoncerons notre haine dans son estomac en scandant le slogan du capital :
Rassasie-toi donc de ce métal dont tu es si avide !
Nous coulerons les liquides ardents sur la tête des affreux marrants
Nous brûlerons les monnaies dont le papier alimentera les braises du feu cathartique
Des cendres nous ferons la poudre de nos canons
dont s’échapperont les voix d’un champ nouveau
d’où nous cultiveront les odeurs d’huile et de charbon
qui engraissent seulement les poumons
Des cendres nous ferons la poudre de nos canons
2025
Poème
Publié par les éditions respirateur dans la revue Bisphénol A #1
Disponible sur https://respirateur.com/bisphenola/
From the ashes we'll make our gunpowder
2025
Poem
Published by respirateur editions in Bisphénol A #1
Available on https://respirateur.com/bisphenola/
Sofia Lautrec © 2024